Retrait de l’AES de la CEDEAO : Dr KYELEM de Tambèla fait un rappel historique

Retrait de l’AES de la CEDEAO : Dr KYELEM de Tambèla fait un rappel historique

Le chef du gouvernement burkinabè, Dr. Apollinaire KYELEM de Tambèla, s’est prononcé sur le retrait des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). C’était dans la matinée de ce lundi 4 mars 2024, lors de la montée des couleurs. Lisez plutôt l’intégralité de ses propos.

« Permettez-moi à cette occasion de revenir sur des évènements récents de la sous-région. Le 28 janvier dernier, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) a décidé de se retirer sans délais de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à la suite de cela, des valets locaux de l’impérialiste ont voulu remettre en cause la procédure en prétendant que le peuple n’a pas été consulté. Faisons simple pour être compris. « C’est quoi l’impérialisme ? ». Le mot impérialisme, vient du mot latin ‘’impérium’’ qui signifie empire. Il est donc relatif à tout ce qui prétend exercer son empire sur les autres ou quoi que ce soit.  L’empereur a toujours besoin de serviteur pour l’aider à administrer son empire selon sa vision. Ce sont des valets locaux, qui au lieu de se tourner vers leur peuple, ont le regard tourner vers leur empereur, qu’ils servent à volonté contre quelques subsides. Je rappel, quand Ouagadougou a été conquise par les français le 1er septembre 1896, de l’aveu du Lieutenant Voulet, commandant la troupe coloniale partie de Bandiagara, il y avait en tout 217 soldats dont seulement 4 français soit ‘’2’’ sous-officiers et officiers. Les 213 autres étaient tous des africains qui massacraient leurs frères pour servir l’impérialisme français. Cela a été la même chose, lors de la traite négrière. De nos jours, la situation n’a pas changé, ce sont des africains qui ont été utilisés à travers la CEDEAO pour détruire d’autres africains. Les valets locaux sont toujours là, plus nombreux que jamais, prêts à se servir de n’importe quel moyen pour traduire leur fidélité à leurs maîtres impérialistes et surtout veiller à ce que leurs maîtres ne doutent jamais de leur fidélité en acte et en parole. Alors, oui pour ce qui est de la création de l’AES, le peuple n’a pas été consulté si l’on reste dans le canevas de domination que l’impérialisme à secréter pour étouffer l’évolution des masses et lui permettre par ses méthodes de poursuivre sa domination. 

Néanmoins, je rappelle que le conseil des ministres, le 28 février 2024, à adopter un projet de lois portant autorisant de ratification de la charte du Liptako Gourma instituant l’AES. « Alors où se trouve le problème ? ». Permettez-moi de vous poser une question, le 28 mai 1975, on mettait en place la CEDEAO, le peuple avait-il été consulté au préalable ? Quand la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEAO) a été dissoute le 15 mars 1994, y a-t-il eu une consultation du peuple à priori et à posteriori ? Répondez ? 

Au par avant, les mêmes valets locaux de l’impérialistes avaient soutenu que la création de l’AES aurait su faire l’objet d’un référendum. Permettez-moi encore de poser quelques questions. Y a-t-il eu référendum quand on mettait en place le Conseil de l’Entente le 29 mai 1959 ? Quant à la création en au 1963 de l’Organisation de l’Unité africaine de l’Ouest l’OUA, ainsi que le 3 juin 1966 on mettait en place l’union douanière des Etats de l’Afrique de l’ouest l’UDAO qui allait devenir la CAO. Et aussi le 17 avril 1973, date de la création de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, y a-t-il eu de référendum ? Alors, leur acharnement aveugle contre le régime de la transition au Mali, au Burkina et au Niger, les amène à être hors de raison à la limite du ridicule. Les valets locaux de l’impérialisme tentent de troubler la conscience des honnêtes citoyens en essayant de confondre les gens avec la notion de légitimité. Ils n’ont pas tout à fait tort, car il y a deux sortes de légitimité. Il s’agit de la légitimité de façade (fruit de l’aliénation politique et culturelle qu’ils revendiquent) et la légitimité populaire réelle et authentique que nous revendiquons. Il suffit de parcourir les villes et des campagnes pour s’en convaincre. La légitimité de façade, celle que réclament les valets locaux, est une légitimité fasciste qui n’est qu’un maquillage destiné à plaire leurs maîtres impérialistes. C’est la légitimité néocoloniale qui repose sur des financements, des indications, des orientations, des instructions des Etats impérialistes et aussi des institutions à la solde de l’impérialisme comme la CEDEAO et tant d’autres que vous connaissez et que je ne citerai pas ici. La légitimité de façade pour nos pays, ces celles que les maîtres de nos valets locaux leurs ont appris dans leurs manuels de droit constitutionnel. Lesquels manuels ont été écrit non pas pour nos sociétés mais pour leurs propres sociétés. Je lance un défi aux valets locaux de trouver le nom du Burkina Faso et de ses multiples sociétés dans lesdits manuels. Ces derniers font semblant d’oublier que nous, aussi, avons nos manuels de droit constitutionnel qui sont ancrés dans nos traditions, nos coutumes, nos aspirations. Ils font semblant d’oublier que nos sociétés, se sont gouverner pendant des millénaires dans la méconnaissance totale de leur manuel à eux. Ce n’est pas parce ce que, nous avons subi une aliénation que nous n’avons plus le droit, ni la capacité de penser, de réfléchir, de nous désaliéner. Honte à celui qui ne fait pas mieux que son père. Honte à celui qui préfère les liens de l’esclavage mental, intellectuel, spirituel et culturel à la renaissance dans les libertés. On nous parle souvent de conventions de Genève, de Paris, de New York etc… Comme ces villes sont loin de nous géographiquement, historiquement et culturellement, en quoi ces conventions ont pris en compte nos réalités ? Ne sont-elles pas plutôt autant de carcans dressés contre nous pour nous maintenir à la place qu’ils ont choisis pour nous, en nous flattant d’être semblables aux autres ? La réflexion est lancée. 

Heureusement, il y a aussi la légitimité populaire authentique qui est la véritable légitimité gage de stabilité et de progrès. Nos ancêtres n’organisaient pas périodiquement les élections factices financées surveillées et avalisées par des étrangers comme on le fait actuellement dans nos pays. Mais, nos royaumes et nos sociétés ont connus la stabilité pendant des siècles. Ils évoluaient en harmonie dans leurs milieux. La légitimité populaire, celle dont bénéficient les régimes de transition au Mali, au Burkina et au Niger, trouve son essence dans la confiance du peuple qui le témoigne et le manifeste de façon direct et sans fard. 

Nous sommes pour une telle légitimité, débarrassé ses artifices et des manœuvres subtiles de domination que fait ignorer les valets locaux de l’impérialisme, dont l’objectif est d’user de tous les moyens pour garder nos pays dans son giron. Il est temps que cela cesse.

 La Patrie ou le Mort nous vaincrons ».

Propos retranscrit par Rachidatou SIENOU