Quel sera le sort de la guérisseuse de Rakissé ?

Dans la localité de Komsilga, une guérisseuse du nom d’Amsetou Nikièma attire les foules. Comme trop de sel gatte la sauce, en voulant trop bien faire, elle finit par abuser de ses patients. C’est le cas de cet homme, qui aurait été battu par les éléments de son personnel. Une scène filmée qui tourne en boucle à travers une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux depuis le jeudi 27 juillet 2023. Les autorités prennent l’affaire en main, la guérisseuse est mise aux arrêts.

 Plusieurs personnes sont soupçonnées d’être impliquées dans ces actions ayants reçu la qualification par le procureur «  de séquestration, de coups et blessures et complicité ». Un quinquagénaire souffrant de troubles mentaux, aux dires de ces proches, a été battu par les éléments d’Amsetou, ce jour, dans la localité dont le recoupement d’informations a permis d’identifier comme étant le village de Rakissé situé dans la à Komsilga, une commune de la province du Kadiogo. Il s’ensuit une série d’incompréhensions et de malentendus entrainant des incidents regrettables dans la conduite de cette affaire. Le procureur du palais de justice du tribunal de grande instance Ouaga II s’étant saisi de l’affaire se voit contrarié par des militaires. A bord des pickups et de blindés, ceux-ci tentent de faire libérer la guérisseuse au pouvoir surnaturel.

L’intersyndical des magistrats a condamné l’action

En début de soirée, ils quittaient les lieux, sans la guérisseuse, restée dans les mains des gardes de sécurité pénitentiaire qui ont opposé un refus catégorique aux bidasses. Contre toute attente, au petit matin, Amsetou est remise à des éléments supposés relevés de l’Agence nationale de Renseignement, sans l’accord du procureur du Faso. Cette situation a suscité de nombreuses réactions de désapprobation de citoyens et de certaines organisations syndicales. Pourquoi cette remise en cause de l’autorité judiciaire ? Dans une déclaration, l’intersyndical des magistrats a condamné l’action consistant à soustraire une citoyenne d’une procédure judiciaire, portant selon lui atteinte à l’indépendance et à l’autorité de la justice. Aussi a-t-il décidé de la suspension de toutes les activités en juridiction jusqu’à l’intégration de la guérisseuse à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).  Une enquête est ouverte pour interpeller les personnes impliquées dans les actes de sévices incriminés.

A travers des vidéos, si certains réclament la justice dans l’affaire, d’autres exigent la libération pure et simple d’Amsetou la guérisseuse. Quant aux patients d’Amsetou, ils se sentent abandonnés à leur triste sort, se demandant comment s’en sortir avec l’arrestation de leur déesse sur terre.

Rachidatou SIENOU (Stagiaire)

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