Le procès de la confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), contre l’écrivain Adama Siguiré s’est poursuivi le mardi 26 mars 2024 au tribunal de grande instance de Ouaga I avec les plaidoiries des différentes parties.
A l’ouverture de l’audience, Me Olivier Yelkounin, l’un des avocats de la CGT-B , dans sa plaidoirie a fait obsrver que le prévenu Adama Siguiré s’est contenté à l’audience du 4 mars dernier de dire que le pays est en guerre, sans pour autant apporter la moindre preuve qui montre que la CGT-B a reçu de l’argent pour déstabiliser la transition. “Il a même déclaré qu’il a écrit pour choquer .
Je vous demande d’en tenir compte dans les secrets de la deliberation”, soutient l’avocat s’adressant au tribunal. “Le pays est en guerre mais nous ne sommes pas en guerre entre nous-mêmes Burkinabè, visionnez les écrits de Mr Siguiré, il ne parle jamais de terroristes . Tous ses écrits sont contre les autres . Ça, c’est quel type de guerre ça ?” , s’interroge Me Prosper Farama, un autre avocat de la CGT-B. Me Kirsi Traoré, avocat de la défense a demandé au tribunal de revenir sur le sursis à statuer qui a fait débat à l’audience du 4 mars dernier. A défaut, il a demandé à ce que l’on revienne sur le caractère faux des actes de citation à comparaitre qu’on a remis à son client par un juriste non assermenté au lieu d’un huissier de justice. Dans son réquisitoire, le procureur avait informé que la chambre civile a déclaré irrecevable les recours des avocats de Adama Siguiré à cet effet . Cependant, Me Kirsi Traoré fait noter que la chambre civile ne s’est pas encore prononcée et qu’un jugement est même prévu le 3 avril 2024. Me Adama kondombo, avocat de la défense a, pour sa part, demandé au tribunal de jeter les citations à comparaître remises à son client dans la “poubelle juridique et de les incinérer , de leurs cendres naîtront une décision qui va servir les générations futures”. Il renchérit: “notre client n’a eu cesse de vous rappeler qu’il a fait ses écrits dans un contexte de guerre. Quand on lit les écrits en filigrane, on note qu’il fait une communication de guerre”.
Des injures proférées à l’encontre de la CGT-B
Le parquet a fait observer dans son réquisitoire que des injures ont été proférées à l’encontre de la CGT-B par le prévenu à travers ses écrits. “Elles portent à nuire”, toujours selon le parquet, qui veut que le prévenu soit déclaré coupable des faits d’injures publiques. Toutefois, l’un des avocat du prévenu a déclaré que pour juger une personne il faut tenir compte de sa personnalité. “Comme profession” dit-il, c’est un philosophe. “ Est ce que dans un débat M. Siguiré en tant que philosophe ne peut pas vous dire que selon lui , le raisonnement se fait de façon logique et que les preuves qu’il a, sont basées sur des prémisses ?” a -t-il questionné avant de préciser que c’est le philosophe qui s’exprime.
Après la plaidoirie des avocats, la parole a été donnée au prévenu pour son mot de fin à cette audience du 26 mars . Il a déclaré que la plaidoirie de la partie civile constitue des mensonges à son égard. Cenpendant, il dit s’en tenir à la décision du tribunal.
Il faut rappeler que la CGT-B a réclamé plus de 20 000 000 de FCFA à titre de dommages et intérêts et 2,5 millions de FCFA comme frais d’avocats. Quant au procureur, il a requis une peine de 3 mois, plus une amande de 500 000 FCFA, le tout assorti de sursis. Le procureur a, par contre, requis 3 mois de prison avec sursis à l’encontre du prévenu, dans le procès qui l’oppose à la CGT B. Le délibéré est attendu pour le 6 mai prochain.
Samiratou COMPAORE (Stagiaire)