Kound Ruka Tig-Raaga : L’acte 2 validé avec succès

Le village de Kounda est l’une des localités qui excellent dans la poterie au Burkina. Depuis l’année passée, les fils et filles de ce village de la commune rurale de Saponé ont initié un festival dénommé « Kound Ruka Tig-Raaga », en vue de pérenniser leur savoir-faire en matière de poterie. Cette année, Kounda a encore vibré au rythme de cet évènement qui s’est tenu du 12 au 14 avril 2024. Des expositions dobjets de poterie, des rues marchandes et des prestations d’artistes étaient au rendez-vous.

Sauvegarder et pérenniser la poterie. Telle est la mission que les organisateurs de “ Kound Ruka Tig-Raaga” se sont fixé. C’est pourquoi, ils ont fait de ce festival, une vitrine où tous les acteurs de la poterie peuvent révéler au grand public, et en live, leur savoir-faire. Sur l’aire du festival, étaient alors exposés des plats, des jarres, des canaries et bien d’autres produits en terre cuite. Cette édition a été célébré sous le thème : « quel est le lien entre la religion et la tradition ? ». Un thème développé par Bougoum Boureima dit Bougsaguilga au cours de la cérémonie de clôture. Selon le promoteur de l’évènement, Sambo Ilboudo dit M’ba Tiiga, ce festival est une opportunité pour les travailleurs de la poterie d’élargir leur clientèle et de créer des partenariats entre eux et avec d’autres personnes.

L’initiative est à saluer car elle nous permet de nous faire découvrir et de transmettre nos connaissances à la jeune génération. C’est notre culture et nous avons le devoir de la pérenniser”, argue Antoine Kiendrebéogo, un natif de Kounda qui excelle dans la poterie depuis une trentaine d’années. Pour ce dernier, la poterie est très utile car, bon nombre de ses objets sont sollicités lors des rituels coutumiers et pour des faits traditionnels. En plus, il souligne que les jarres et les canaries rafraichissent l’eau. Et pour lui, cette eau fraiche n’est pas comparable à celle du réfrigérateur.  Venue de Bassemyam pour exposer sa production, Collette Rouamba dit être satisfaite de sa vente et encourage le promoteur à rééditer incessamment ce festival.

Les acteurs confrontés à des problèmes divers

Les difficultés sont multiples dans le domaine de la poterie ces dernières années. Il y a d’abord la lenteur du marché qui s’explique selon Célestin Ilboudo par l’utilisation du gaz butane et des objets métalliques par les ménages. Il souligne également la rareté de la matière première qu’est l’argile. Pour Collette Rouamba, la vente des terres est une menace pour leur domaine d’activité car, dit-elle : “ il n’y a plus de terre argileuse libre pour les potiers et les potières. Ils ont tout vendu.

Donc nous achetons l’argile maintenant. Alors que dans ce cas, il est difficile d’en avoir en quantité suffisante”.  D’un ton unanime les acteurs de la poterie invitent les autorités à trouver des portions de terre pour eux. Sinon leur secteur d’activité risque de disparaitre. Alors que, pour Colette Rouamba, le metier les permet non seulement de gagner leur pain, mais aussi de s’occuper de leurs enfants.  Le promoteur, Sambo Ilboudo abonde dans le même sens : “Nous demandons aux autorités de nous aider à aménager le lieu du festival. S’il y a du soutien nous pouvons même ériger un centre d’apprentissage de la poterie pour les jeunes ici”.

Sambo Ilboudo, promoteur de Kound Ruka Tig-Raaga

Toutefois, lors de la cérémonie de clôture qui a eu lieu le 14 avril 2024, le PDG de Savane médias, Zida aboubacar dit Sidnaba a suggéré à ce qu’on adapte la poterie aux besoins du moment, afin de la rendre plus bénéfique. Par la voix de Roger Compaoré, le Naba Koanga de Kounda a pour sa part félicité les initiateurs de l’évènement et a souhaité la paix pour le Burkina Faso. C’était dans une ambiance que cet évènement annuel a refermé ses portes et le prochain rendez-vous a été donné pour l’année prochaine.

Wendpayangdé Marcelin KONVOLBO

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