Genève : Le fils du fabricant des drones militaires russes Lancet travaille dans le désarmement à l’ONU

A Genève, Lavrentii Zakharov a été recruté pour un stage de six mois par l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement.

L’histoire, sortie au creux de l’été, a de quoi étonner ceux qui cherchent un minimum de cohérence dans l’ordonnancement du monde. Toutes les guerres ont leurs aberrations, mais « le niveau de cynisme de celle-ci dépasse l’entendement », a tweeté à son sujet la journaliste du Kyiv Independent, Iryna Matviyishyn. L’exposé de l’affaire tient en deux phrases. Le père, l’ingénieur Alexander Zakharov, parfois surnommé « le nouveau Kalachnikov », développe et produit à Moscou des drones kamikazes appelés « Lancet », particulièrement meurtriers en Ukraine. Le fils, Lavrentii Zakharov, s’active depuis le mois de mai dans un bureau onusien à Genève, afin de « prévenir et limiter l’impact de la prolifération incontrôlée et de l’utilisation des armes et munitions conventionnelles ».

UNIDIR, « il a été sélectionné, comme tous les stagiaires… »

Publiée à la fin de juillet par le média russe indépendant iStories, l’information a été confirmée le 6 août à la Tribune de Genève par l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (Unidir), dont la mission vise à établir « un monde stable et plus sûr, dans lequel les Etats et les populations seraient protégés de la menace des armes ». Lavrentii Zakharov est en stage pour six mois, renouvelable une fois. Selon l’UNIDIR, « il a été sélectionné, comme tous les stagiaires, dans le cadre d’un processus de recrutement compétitif et transparent sur la base de ses qualifications, de ses compétences et de son expérience pour ce poste ».

Le stagiaire est ainsi déjà passé depuis 2021 par des agences des Nations unies situées à New York et à Rome. Selon le site Internet de l’institut, ses intérêts de recherche portent sur « le renforcement de la gestion des armes et des munitions, ainsi que le déminage et l’accès humanitaire ». Sa filiation, et l’extrême sensibilité de celle-ci, a-t-elle été ne serait-ce qu’évoquée lors de l’embauche ou fait l’objet d’une attention particulière ? L’Unidir, mis en cause, ne répond pas à la question.

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