Coup d’Etat au Gabon : Fin d’un demi-siècle de règne des Bongo

Coup d’Etat au Gabon  : Mercredi matin très tôt, un groupe de militaire a annoncé à la télévision nationale gabonaise avoir mis fin au pouvoir d’Ali Bongo, peu après l’annonce des résultats du scrutin présidentiel qui le donnent vainqueur. Réunis au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), les officiers putschistes ont annulé les élections générales (présidentielle, législative et locale) du 26 août 2023.

Le 3e mandat d’Ali Bongo n’aura pas lieu. Il a été étouffé dans l’œuf par les militaires qui ont pris le pouvoir tôt ce matin, à travers une courte déclaration télévisée. Juste après l’annonce officielle, dans la nuit, de la victoire d’Ali Bongo élu avec 64,27% des voix, une douzaine de militaires ont annoncé l’annulation des élections générales du 26 août 2023 à la télévision Gabon 24. Ils mettent en cause la transparence des élections, dénoncent la mauvaise gouvernance et disent prévenir la violence et restaurer la paix. Les putschistes ont dissous toutes les institutions de la république et annoncé la fermeture des frontières jusqu’à nouvel ordre. Ce coup d’Etat intervient alors que le pays est sous couvre-feu et internet coupé, mais rétabli peu après la prise du pouvoir par les militaires. A travers le monde, les réactions à ce coup d’Etat n’ont pas tardé.

La France a condamné putsch au Gabon. Au même moment, l’association Survie, qui milite contre la Françafrique, a mis en garde la France contre toute intervention militaire au Gabon. Quant au Kremlin, il dit suivre la situation avec une ‘’ profonde préoccupation’’.

Coup d’Etat au Gabon : Ali Bongo appelle tous ses amis à « faire du bruit »

Le désormais président déchu, Ali Bongo, a été placé en résidence surveillée et son fils, Noureddine Bongo Valentin, arrêté.  Ont aussi été arrêtés, six hauts responsables du régime, tels que le directeur de cabinet d’Ali Bongo et son directeur adjoint, des conseillers de la présidence ainsi que les numéros 1 et 2 du Parti démocratique gabonais (PDG), le parti au pouvoir.

Dans un message vidéo posté sur les réseaux sociaux où il apparaît manifestement inquiet, Ali Bongo a appelé tous ses amis dans le monde entier à « faire du bruit » en réaction au putsch et en signe de soutien pour lui. Le chef de la garde présidentielle, le général Brice Oligui Nguema, qui a été porté en triomphe par des centaines de militaires après l’annonce du putsch, ne s’est pas déclaré président pour le moment. Il a indiqué que les officiers supérieurs au sein de l’Armée gabonaise se concerteront à cet effet les heures à venir pour trouver un consensus. En rappel, le Gabon, riche en bois et en pétrole, a été dirigé plus d’un demi-siècle par la famille Bongo. Un long règne régulièrement dénoncé par l’opposition.

Rose Marie SEGRADO

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