Burkina/Ramadan 2024 : “ L’importance d’une communauté dans un pays ne se mesure pas à son poids numérique mais plutôt à la plus-value que cette communauté apporte à la construction nationale” Imam Alidou ILBOUDO du CERFI

C’est au terrain Boukary Dabo de l’université Joseph KI-ZERBO de Ouagadougou, que le Cercle d’étude de recherche et de formation islamique (CERFI), a fait sa prière de l’Aïd-El Fitre, ce mercredi 10 avril 2024. Une prière dirigée par Imam Alidou ILBOUDO.

À l’instar de la communauté musulmane de bien d’autres pays, celle du Burkina Faso célèbre en ce jour, l’Aïd-El Fitre. Ils étaient en effet, des centaines à prendre part à la prière, afin d’implorer la grâce d’Allah. Pour sa part, le Cercle d’étude de recherche et de formation islamique (CERFI) a réuni les musulmans au terrain Boukary Dabo de l’université Joseph KI-ZERBO pour la prière. L’imam Alidou ILBOUDO, est celui qui avait la charge de conduire cette prière qui marque la fin du jeûne de Ramadan.

Dès l’entame de son Sermon, il a rappelé que le seigneur a prescrit le jeûne du mois de ramadan, afin d’affiner en “nous” sa connaissance et de “nous” rapprocher encore de lui, pour atteindre à la piété, à la crainte révérencielle d’Allah. Il souligne par ailleurs que par le biais du jeûne du ramadan, le musulman a appris à discipliner l’entièreté de son être, en s’abstenant de certaines choses.

Toutefois, il fait remarquer que le musulman qui a parachevé l’accomplissement du mois n’a ni réalisé un exploit, ni accompli une prouesse à applaudir. “Loin de là”, explique-t-il, “l’objectif du jeûne n’est pas de prouver sa bravoure ou de tester sa résistance. Dieu n’a nul besoin de telle démonstration.  Le musulman qui a achevé l’accomplissement du ramadan s’est soumis à un programme d’amélioration de sa dévotion, de perfectionnement de son humanité et d’affinement de soumission à Allah”.

Pérenniser la solidarité du mois de Ramadan

Selon l’imam ILBOUDO, lors du mois de ramadan, une solidarité agissante a été vécue. Mais, pour lui, cette solidarité pèche de par son caractère occasionnel et rudimentaire.  Il plaide par ailleurs : “Il importe que la communauté islamique à travers FAIB (ndlr : la Fédération des associations islamiques du Burkina) mette en place un Office Islamique de Solidarité et de l’Assistance, pour organiser le secteur et capter les ressources de bonnes volontés mais aussi profiter des dispositions religieuses en la matière : zakat, les waqfs, les sadaqats, etc”.

Imam Alidou ILBOUDO du CERFI

Tout en reconnaissant que l’apport de la communauté islamique n’est pas négligeable et ce, dans plusieurs domaines ; l’imam notifie que des efforts restent à faire dans les domaines de l’enseignement, la santé, la culture, l’emploi des jeunes, l’insertion socioprofessionnelle, les services sociaux de base, etc.

Pour l’occasion, l’Imam Alidou ILBOUDO, a interpelé d’une voix forte la FAIB, afin qu’elle donne le chemin à suivre, en se dotant d’une vision claire, en pilotant avec succès des plans d’actions de qualité et en assurant une gouvernance robuste et équitable. Il ajoute : “ Si près de vingt ans après la mise en place de la faitière, nous sommes encore au stade de l’encrage institutionnel et du cadre organisationnel, il ne serait pas surprenant de constater des déceptions dans les rangs tant les résultats concrets se font attendre. Au niveau de nos associations AEEMB et CERFI, nous avons fait le pari, de mettre en œuvre avec le soutien de tous, plusieurs projets dont le centre culturel de l’AEEMB, le lycée du siège du CERFI et divers centres scolaires et de santé”.

Il a en plus, exhorter les uns et les autres à tenir des discours apaisants et de cohésion inter religieuse. Pour ce qui est du hadj, il invite tous les acteurs de la chaîne à respecter les cahiers de charge, afin que la réussite soit au rendez-vous.

“Créer plus d’inclusion dans la conduite des affaires de l’État”

Après avoir saluer les efforts des autorités de la transition pour la reconquête du territoire national et la restauration de l’autorité de l’État, il les a exhortés tout de même à renforcer la concertation avec les différentes couches de la population et principalement avec les forces vives, afin de créer encore plus de synergie autour de la lutte et plus d’inclusion dans la conduite des affaires de l’État. L’imam a aussi reconnu la détermination des forces défenses et de sécurités sur les théâtres des opérations et a appelé les populations à s’engager dans toute initiative citoyenne qui conforte l’attachement à la mère patrie. Il a par conséquent cautionné une célébration sobre et de partage avec les proches.

Wendpayangdé Marcelin KONVOLBO

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