Le capitaine Traoré rassure par l’image et l’action, mais…

Si il y a un geste du capitaine président, Ibrahim Traoré, qui a suscité admiration chez les Burkinabè, c’est bien cette visite qu’il a rendue aux veuves et orphelins des Forces de défense et de sécurité (FDS) tombées sur le champ de l’honneur, dans la lutte contre le terrorisme. Une visite qui intervient à son retour d’une sortie terrain où il est allé encourager les troupes engagées dans la guerre anti-terroriste, vendredi dernier.  En effet, la succession des deux visites laisse voir une cohérence des actions du chef de l’Etat qui semble avoir réussi à mettre grand monde d’accord sur son management et sa gestion des problèmes du pays et du peuple. Une stratégie intelligente d’image qui continue d’emballer la toile et de susciter plus d’espoir chez les Burkinabè.

Au-delà de son caractère social, cette visite des veuves et orphelins des FDS est hautement responsable, empathique, consolateur et laisse voir un président préoccupé par le sort de tous, rassurant du même coup que les héros tombés au front ne sont pas oubliés ainsi que leurs familles qui méritent le soutien de la république. Un message qui réconforte surtout les troupes au front et forge l’admiration des Burkinabè qui participent déjà à l’effort de guerre.

A travers sa communication, le capitaine Traoré prouve aux yeux du peuple sa conscience de la complexité de la situation nationale et du sacerdoce dans l’exercice de sa fonction de Chef d’Etat comme une mission qu’il veut impérativement réussir. Sa fermeté et son sens du devoir le montrent bien ; ce d’autant plus ne se détache pas de son statut de soldat toujours prêt au combat, en tout temps et en tout lieu, assuré qu’il est du soutien du peuple qui a permis jusqu’ici d’acquérir de nouveaux matériels de guerre.

Le capitaine Traoré: Des craintes, malgré la bonne foi du capitaine

Certes, l’exécutif œuvre à rassurer le peuple des lendemains meilleurs sous le leadership du capitaine président, avec la montée en puissance de l’Armée qui a neutralisé et continue de neutraliser victorieusement les terroristes, çà et là, mais pour autant le gouvernail est-il si bien tenu dans la direction idéale ? Mobilise-t-il toutes les énergies autour de lui ? Des questions auxquelles des observateurs ou analystes avisés répondraient par la négative.

D’abord, du fait qu’une partie de l’opinion estime que le capitaine Traoré qui fait renaître l’espoir, tel le capitaine révolutionnaire Thomas Sankara,a dans son entourage des hommes qui ne rêvent pas grand comme lui, des gens qui considèrent qu’il est arrivé leur tour de profiter de leur position dans le dispositif actuel, avec un engagement de façade, pour rester dans le dispositif, le temps qu’il faut.

Ensuite cette délicate question de l’engagement ferme et réel de l’ensemble des Forces armées dans la guerre contre le terrorisme et pour la patrie, sous la gouvernance du président civil, Roch Kaboré, celle du colonel Damiba de janvier 2022 à Septembre 2022 et depuis cette date jusqu’à maintenant. A voir les pertes énormes en vie au sein des troupes combattantes au front et des populations dans certaines localités comme Karma au Nord, Ougarou à l’Est, Inata, Seytenga, Gaskindé ou Solhan et sur l’axe Oursy-Déou au Sahel et Noaka dans le Sanmatenga pour ne citer que ceux-là, une bonne fraction du peuple ou de l’opinion pubique émet de sérieuses réserves quand à l’union sacrée de l’ensemble des Forces armées autour du Capitaine dans cette guerre et sa capacité à fédérer toutes ces énergies autour de son leadership en tant que Chef suprême des Armées.

Le pays doit gagner la guerre

Le pays doit pourtant gagner la guerre contre le terrorisme. Même si elle n’est pas que militaire, (elle requiert la participation de l’ensemble des couches socioprofessionnelles et des populations du pays), l’union sacrée des FDS autour du Chef suprême reste déterminante pour espérer vaincre et éradiquer le terrorisme du Burkina, tôt ou tard.

Enfin, l’homme, selon bien des observateurs, serait hostile ou allergique à la critique et porté à contraindre les soi-disant mauvaises langues au silence, que ce soit des individus lambda ou des citoyens acteurs d’OSC ou encore des acteurs des  médias. Ce qui rassure moins quant aux chances de succès du capitaine dans l’œuvre de salubrité publique qu’il mène avec son pouvoir, si tant est qu’il veut réussir sa mission, assuré du soutien réel du peuple. Espérons que le capitaine saura constamment privilégier l’essentiel, pour l’intérêt national.

La rédaction

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